lundi 25 septembre 2017

Chronique d'une fin du monde sans importance


Macronite
La chaleur était écrasante, l’air moite et pesant, étouffant même, saturé de toxines, de pollution. Visiblement, l’interdiction de circulation pour les véhicules des pauvres ne répondant pas aux dernières normes écologiques n’avait pas suffi à améliorer sensiblement la qualité du climat parisien. Enfin, c’était déjà un premier pas…  Malgré l’ambiance caniculaire, Charles-Edmond se sentait bien. Appuyé à la rambarde de sa terrasse arborée, il dégustait, par petites gorgées gourmandes, un grand verre de rosé bien frais. Un rosé très pâle, à la fois sec et fruité, qui avait été distingué par la première place du dernier classement « Côtes de Provence » du Fig Mag. Il est quand même simple de ne pas se tromper…
Pour la première fois depuis bien longtemps, Charles Edmond était serein, presque totalement apaisé, confiant en un avenir enfin éclairci. Et ce nouvel et étonnant bien-être, il fallait bien le reconnaître, il le devait à l’annonce de la composition du gouvernement Macron. Un gouvernement équilibré, ouvert, technique, débarrassé des carcans idéologiques et des lourdeurs partisanes. Un gouvernement libéral assumé, affirmé, mais sans personnalités « clivantes ». Un aréopage lisse et séduisant ressemblant étrangement à un conseil d’administration de multinationale. Bref, un petit rêve enfin réalisé.
En récitant silencieusement les noms des divers ministres et secrétaires d’Etat, Charles-Edmond plissait légèrement les yeux de plaisir satisfait.
Bien sûr, il s’était tout d’abord enthousiasmé pour François Fillon, le candidat naturel de sa caste, un homme de droite bien comme il faut, sobre et discret, si soucieux de la famille qu’il s’était échiné à trouver des emplois confortablement rémunérateurs à l’ensemble de sa progéniture. Et puis un homme qui s’habille chez Cyrillus ne peut pas être totalement mauvais ! suite
 

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